Se dire OUI, pour la vie.
L’épisode 1 se trouve ici !
Warning : J’ai fait le choix pour cet article de ne pas utiliser l’écriture inclusive que j’affectionne tant. Parce que l’écriture inclusive reflète notre époque et qu’ici nous sommes dans un autre temps - celui de Françoise et Alain - j’ai fait le choix conscient de ne pas l’utiliser (et pour faciliter la lecture aux protagonistes ! ;)
À peine trois ans après leur première danse, Françoise et Alain se fiancent. Françoise a tout juste dix-neuf ans. Curieuse et vive d’esprit, elle a un goût pour les sciences et souhaite poursuivre des études supérieures. Son futur époux lui, souhaite avoir une épouse qui s’occupe de l’intendance du foyer à venir. C’est donc une vie d’épouse, de mère, de grand-mère puis d’arrière grand-mère que Françoise mène depuis 70 ans.
Si c’était aujourd’hui, Alain avoue qu’il ne lui imposerait pas ce travail d’épouse au foyer.
Avec des si... nous pourrions réécrire toutes les histoires et les destins du monde. N’empêche. À une autre époque, et s’il lui en était donné l’occasion, Françoise ferait des études supérieures. Et des longues. Elle serait très probablement médecin, chirurgienne ou pharmacienne. Il faut voir son placard à pharmacie et il faut l’écouter parler avec enthousiasme de typhoïde, AVC, staphylocoque doré ! Elle connaît les noms de tous les chefs et cheffes de services des hôpitaux du département.
Trois enfants, six petits enfants, dix arrières petits enfants. Françoise et Alain assurent que c’est leur plus grande fierté et le plus beaux cadeau qu’ils se sont fait l’un à l’autre : la famille.
Chez eux, on mange un poulet frites le dimanche.
En 2024, Alain aura 99 ans, Françoise 90, et ils fêteront leur 70 ans de mariage. En attendant de célébrer leurs noces de Platine, j’ai voulu en savoir un peu plus sur ce que pouvait être un mariage au sein d’un village du Finistère dans les années 50.
Le déroulé du Jour J
Croyants, ils se marient dans une église bondée de monde.
L’organisation des festivités à été orchestré par la mariée, épaulée par le curé du village et accompagnée d’un best seller de l’époque sur le savoir vivre.
9h : Préparation de la mariée. Françoise s’habille et s’apprête seule. Sa cousine la rejoint pour la coiffer
9h30 : Alain enfile son costume
10h30 : mariage civil en Mairie
11h : mariage religieux à l’Église
14h : repas
18h : séance photos
19h apéritif dînatoire
21h : ouverture du bal
La robe de la mariée
Le tissu a été choisi en boutique et la robe confectionnée sur-mesure à partir d’un modèle en vogue.
Presque 70 plus tard, je demande à Françoise ce qu’est devenue sa robe de mariée. Avec un détachement qui me surprend, elle me répond qu’elle a utilisé le tissu pour confectionner un manteau pour sa fille. Je l’interroge sur le manteau... Tout aussi détachée, elle me répond qu’il a surement été donné avec d’autres vêtements à des œuvres charitables.
Le bouquet
Des oeillets blancs, symbol de fidélité, pureté, passion et sentiments purs.
Pour le reste, il y a une tradition qui me semble-t-il s’est perdue à travers les années...
Une tradition de copains !
A l’époque, les amis des jeunes mariés avaient pour objectif de les empêcher d’aller se coucher ! On les retrouvait à monter la garde pour littéralement bloquer le couple ! Cette nuit-là, Françoise et Alain ont réussit à déjouer leurs amis en passant par la fenêtre de l’arrière cuisine avec la complicité de la directrice de l’établissement (vous avez vu la robe de Françoise ? Imaginez-là escalader un rebord de fenêtre !). Le couple à réussi à s’échapper et à rejoindre une chambre d’hôtel réservée pour leur première nuit.
À 8h du matin, un des amis les a retrouvés... Il paraît que la jeune mariée l’a vite rembarré !